Les phobies peuvent être communes – comme la peur des araignées, des hauteurs, de l’avion ou de parler en public – ou rares – comme la peur des poulets, de la marche ou des miroirs.
Bien que les phobies puissent se présenter sous différentes formes, il ne fait aucun doute qu’elles peuvent avoir un impact sérieux sur la vie des personnes qui en sont atteintes.
Cet article explique ce qu’est une phobie et détaille celles qui sont les moins courantes.
Phobies spécifiques
Selon le National Institute of Mental Health (NIMH), les phobies spécifiques touchent environ 12,5 % des adultes aux États-Unis à un moment donné de leur vie, ce qui en fait l’un des troubles de santé mentale les plus courants.
Une phobie spécifique est une peur intense et disproportionnée par rapport à la menace réelle que représente un objet ou une situation. Les personnes éprouvent une peur intense et des réactions d’évitement chaque fois qu’elles rencontrent la source de leur peur
Pour qu’une phobie spécifique soit diagnostiquée, une personne doit :
- Expérimenter une peur ou une anxiété sévère face à l’objet ou à la situation
- Avoir une réaction de peur immédiate
- La peur doit être excessive et hors de proportion avec le risque réel
- Les symptômes doivent durer six mois ou plus
- La peur doit causer de la détresse et des altérations du fonctionnement
- Ces symptômes ne doivent pas être mieux expliqués par un autre trouble de santé mentale
Les phobies spécifiques se classent généralement dans l’une des quatre catégories suivantes. Ces catégories sont les peurs liées aux animaux, à l’environnement naturel, aux questions ou traitements médicaux et à des situations spécifiques
Les chercheurs suggèrent que les phobies telles que la peur des hauteurs et des araignées sont parmi les plus courantes, tandis que la peur des orages et des vomissements sont plus rares.
S’il existe des statistiques sur la prévalence générale des phobies, on manque d’informations sur la fréquence de chaque type de phobie. En effet, pratiquement tout objet ou situation peut devenir une source de peur.
Les phobies les plus courantes sont généralement les plus étudiées. Dans de nombreux cas, les phobies rares sont nommées par la formation de mots « nonce », qui sont des mots inventés pour un usage unique. Lorsque de telles phobies sont identifiées, elles sont souvent nommées en prenant le mot grec désignant l’objet redouté et en y ajoutant le suffixe « phobie ».
Il peut exister un grand nombre de phobies spécifiques, y compris certaines des phobies les plus rares que les chercheurs ont identifiées, décrites et étudiées. Ces phobies étant rares, il existe peu de recherches sur leurs symptômes, leurs origines et leurs traitements. Dans de nombreux cas, les seules informations disponibles sont des études de cas uniques.
Alektorophobie
Qu’est-ce que l’alektrophobie ?
L’alektrophobie est la peur des poulets ou des poules.
Les phobies spécifiques sont souvent axées sur la peur d’un certain type d’animal. Les phobies animales courantes concernent généralement des créatures telles que les serpents, les chiens ou les insectes. Dans ce cas, la cause de la phobie peut être enracinée dans une expérience négative passée, comme avoir été mordu par un chien, ou dans des influences évolutives, comme craindre les serpents ou les araignées parce qu’ils peuvent être venimeux.
Les gens peuvent également craindre un animal qui ne semble pas représenter une menace sérieuse. Dans un rapport de cas, les chercheurs ont rapporté le cas d’une femme de 18 ans qui avait une peur sévère des poulets et des poules, une phobie connue sous le nom de alektorophobie. Bien que peu fréquente, cette pathologie pourrait être liée à l’ornithophobie, plus courante, qui implique la peur des oiseaux.
Comme pour d’autres phobies plus courantes, ce cas est lié à une expérience terrifiante vécue dans l’enfance avec un poulet, qui a entraîné une peur durable conduisant à une anxiété anticipatoire et à un évitement total de toute situation où la jeune femme pourrait rencontrer un poulet. Bien que rare, cette phobie a été traitée avec succès grâce à la thérapie d’exposition, un type de thérapie cognitivo-comportementale impliquant une exposition progressive à la source de la peur.
Gérascophobie
Qu’est-ce que la gérascophobie ?
La gérascophobie désigne la peur de vieillir.
La gérascophobie implique la peur de vieillir ou de grandir. Cette peur peut entraîner une détresse émotionnelle grave et des comportements potentiellement dangereux, tels que la restriction alimentaire et d’autres tentatives pour empêcher le corps de mûrir.
Dans un rapport de cas décrit par les chercheurs, un garçon de 14 ans atteint de cette maladie limitait sa consommation d’aliments pour éviter les nutriments nécessaires à sa croissance, marchait avec une posture voûtée pour masquer sa taille et parlait d’une voix plus douce et plus aiguë pour paraître plus jeune.
Dans ce cas, les autres symptômes de la maladie comprenaient une anxiété extrême, une dépression et une détresse face aux signes du vieillissement. Ces symptômes s’accompagnaient d’une peur aiguë des responsabilités de l’adulte, notamment le fait de devenir indépendant, d’assumer des obligations financières et de trouver un partenaire.
Ambulophobie
Qu’est-ce que l’ambulophobie ?
L’ambulophobie est la peur de marcher.
L’ambulophobie est une peur de marcher. Cette maladie peut entraîner de graves troubles de la vie et de la capacité à fonctionner d’une personne.
La peur de marcher est beaucoup plus fréquente chez les personnes âgées que chez les enfants et les jeunes. Cela est dû à des facteurs de risque tels que les problèmes d’équilibre, les vertiges, les problèmes articulaires, l’ostéoporose, les déficiences visuelles et les effets secondaires des médicaments qui peuvent augmenter le risque de chutes et de blessures graves.
Bien qu’elle soit rare chez les jeunes, elle est plus fréquente dans les groupes d’âge plus avancés. Dans une étude portant sur 379 personnes vivant dans des établissements de soins de longue durée, les chercheurs ont constaté que 30,1 % d’entre elles présentaient des symptômes d’ambulophobie. Parmi ces participants, les femmes et les personnes âgées de plus de 70 ans étaient les plus susceptibles d’être touchées.
Les problèmes de santé qui peuvent augmenter la probabilité de chute constituent un facteur de risque important pour cette phobie rare. Des conditions telles que la dépression, l’hypotension orthostatique, la maladie de Parkinson et des antécédents de chute se sont avérées être des facteurs de risque pour l’ambulophobie.
Émétophobie
Qu’est-ce que l’émétophobie ?
L’émétophobie est une phobie spécifique qui se traduit par une peur intense et persistante de vomir. Alors que les recherches suggèrent qu’une peur légère de vomir est plus courante, affectant 3,1 % à 8,8 % des personnes, l’émétophobie est considérée comme assez rare, affectant environ 0,1 % de la population.
Les symptômes de la maladie peuvent inclure une anxiété qui provoque des nausées et des maux d’estomac. Ces symptômes physiques pénibles aggravent l’anxiété liée aux vomissements, ce qui entraîne un cycle qui se perpétue de lui-même.
Bien que l’émétophobie soit considérée comme rare en soi, des formes plus légères de la peur de vomir peuvent néanmoins entraîner des problèmes potentiels. Certaines personnes peuvent développer d’autres phobies telles que la cibophobie, qui implique la peur des aliments, en particulier ceux qui peuvent entraîner des maux d’estomac ou des maladies.
Arachibutyrophobie
Qu’est-ce que l’arachibutyrophobie ?
L’arachibutyrophobie est la peur d’avoir du beurre de cacahuète collé au palais.
L’arachibutyrophobie est une phobie rare qui se traduit par la peur de se retrouver avec du beurre de cacahuète collé au palais. Cette peur peut avoir un certain nombre de causes, notamment une peur plus générale de s’étouffer ou des expériences traumatisantes liées à une allergie aux arachides
Les personnes ayant subi une anaphylaxie à la suite d’une réaction allergique peuvent éprouver des sentiments persistants de stress et d’anxiété après l’événement. Dans certains cas, elles peuvent également développer des symptômes de stress post-traumatique (SSPT).
Spéctrophobie
Qu’est-ce que la spéctrophobie ?
La spectrophobie est une phobie rare qui provoque une peur des miroirs ou de ce qui s’y reflète. Les recherches suggèrent que les personnes souffrant de dépression ou de schizophrénie sont plus susceptibles de percevoir des distorsions lorsqu’elles regardent leur reflet dans un miroir
En raison de cette peur, les gens peuvent éviter toute situation où ils pourraient rencontrer un miroir. Cela peut perturber considérablement la vie d’une personne, en rendant difficile l’accès à différents contextes sociaux ou même la sortie de la maison.
Décidophobie
Qu’est-ce que la décidophobie ?
La décidophobie est la peur de prendre des décisions.
Si de nombreuses personnes éprouvent de l’anxiété à l’idée de prendre des décisions, certaines ressentent une peur si forte qu’elle constitue une phobie spécifique.
La décidophobie est une peur intense et paralysante de prendre une décision, qu’il s’agisse de petits choix quotidiens ou de décisions plus importantes pour la vie.
Les symptômes de cette phobie comprennent le report des décisions par peur de faire le mauvais choix, un sentiment de panique au moment de prendre des décisions et une dépendance à l’égard des autres pour faire des choix
Les distorsions cognitives jouent souvent un rôle dans le développement et le maintien de phobies spécifiques. Ces distorsions peuvent également amener les gens à surestimer les conséquences de leurs choix, ce qui peut faire en sorte que même des choix simples et quotidiens semblent plus importants qu’ils ne le sont en réalité.
Hippopotomonstrosesquipedaliophobia
Qu’est-ce que l’hippopotomonstrosesquipedaliophobie ?
L’hippopotomonstrosesquipedaliophobie désigne la peur des mots longs.
Hippopotomonstrosesquipedaliophobia, également connu sous le nom de sesquipedaliophobia, ce mot d’une longueur intimidante est le nom d’une phobie rare qui implique une peur des… mots d’une longueur intimidante. La nature exacte de cette peur peut varier d’une personne à l’autre. Certaines personnes peuvent craindre les mots longs et difficiles à épeler, tandis que d’autres peuvent craindre les mots difficiles à prononcer à haute voix.
Dans les deux cas, le fait de rencontrer des mots longs peut entraîner des sentiments d’anxiété et de panique. Dans certains cas, les personnes souffrant de phobies spécifiques peuvent avoir des crises de panique lorsqu’elles rencontrent la source de leur peur.
Chicléphobie
Qu’est-ce que la chicléphobie ?
La chhicléphobie est la peur de mâcher du chewing-gum.
La chhicléphobie est une phobie rare qui implique une peur de mâcher du chewing-gum. Des symptômes d’anxiété et de panique peuvent apparaître lorsque l’on pense à mâcher du chewing-gum, mais il peut également s’agir de voir d’autres personnes mâcher du chewing-gum ou de voir du chewing-gum mâché précédemment.
Les causes exactes de cette peur ne sont pas entièrement comprises, mais comme d’autres phobies, elle peut être causée par une expérience négative antérieure. Les personnes qui ont un membre de leur famille souffrant d’une phobie, d’un trouble anxieux ou d’un autre problème de santé mentale sont plus susceptibles de développer une phobie.
Phobophobie
Qu’est-ce que la phobophobie ?
La phobophobie est une peur des phobies.
L’une des phobies les plus rares est une peur sévère des phobies. Les personnes souffrant d’autres troubles anxieux ou d’autres types de phobies spécifiques peuvent présenter un risque plus élevé de développer ce type de phobie.
Les symptômes associés à la phobophobie comprennent des symptômes communs à d’autres phobies spécifiques. Il s’agit notamment de sensations physiques de peur telles que des frissons, des sueurs et une accélération du rythme cardiaque. Il peut également s’agir de l’évitement de toute situation susceptible de provoquer des sentiments de peur ou d’anxiété.
Un mot de MentorShow
Bien que ces phobies soient parmi les plus rares, il est important de se rappeler que les phobies spécifiques ont tendance à être très faciles à traiter, quelle que soit leur fréquence ou leur rareté. La recherche suggère que la psychothérapie, en particulier la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la thérapie d’exposition, donne des résultats positifs dans le traitement de différents types de phobies spécifiques. Les traitements assistés par la technologie, tels que la thérapie d’exposition virtuelle, peuvent également être efficaces.
