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Les Hijras : Une communauté marginale aux multiples identités

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Sommaire

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    Dans une société qui tend à catégoriser les individus en fonction de leur genre de manière binaire, il est essentiel d’explorer et de comprendre des identités qui dépassent cette dichotomie.

    C’est dans ce contexte que nous aborderons le concept de Hijra, une identité transgenre qui trouve ses origines en Asie du Sud.

    En établissant un parallèle avec le mouvement non-binaire, nous plongerons dans l’histoire, la culture et les défis auxquels sont confrontés les personnes Hijras, tout en soulignant l’importance de reconnaître et de respecter la diversité des identités de genre.

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    Histoire de la Hijra : de l’Inde ancienne à aujourd’hui

    Hijra est un terme hindoustani qui peut être considéré comme péjoratif. Hijra a été traditionnellement traduit en anglais par « eunuque, intersexe, hermaphrodite et transgenre ». L’irrégularité des organes génitaux masculins est au cœur de la définition.

    En effet, de nombreux Hijras sont nés de sexe masculin, seuls quelques-uns étant nés avec des variations intersexuelles. Les hijras sont également connus sous les noms d’Aravani, de Jagappa ou de Chhakka dans le sous-continent indien.

    En Inde, la plupart des membres de la communauté transgenre préfèrent s’appeler Kinnaras, en référence à des êtres mythologiques qui sont des symboles de beauté, des amants paradigmatiques et qui jouent d’instruments de musique.

    De nombreux Hijras participent à des cérémonies (toli), mendient (dheengna) ou se prostituent (« raarha ») pour survivre.

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    Hijra : Une identité fluide dans une société binaire

    Les Hijras possèdent une identité qui transcende les limites traditionnelles du genre. Parmi eux, se trouvent des personnes androgynes, qui incarnent une fusion harmonieuse de caractéristiques masculines et féminines.

    Une personne androgyne au sein de la communauté Hijra est souvent considérée comme une figure puissante, symbolisant la dualité et l’unité des genres.

    Les personnes androgynes parmi les Hijras défient les stéréotypes de genre et offrent une perspective unique sur la diversité de l’identité de genre. Leur présence et leur expression de genre androgyne défient les normes binaires, encourageant ainsi une réflexion plus profonde sur la nature fluide et complexe du genre lui-même.

    Leur statut est souvent reconnu comme étant sacré et spirituel, car ils incarnent l’équilibre des énergies masculines et féminines. Ils sont considérés comme des gardiens des rituels et des cérémonies, jouant un rôle clé dans la transmission des traditions et des savoirs anciens.

    Cela dit, l’acceptation et la reconnaissance des personnes androgynes parmi les Hijras varient en fonction des contextes culturels et sociaux. Alors que certaines communautés Hijras célèbrent et vénèrent ces individus androgynes, d’autres font face à la marginalisation et à la discrimination.

    Expérience de vie des Hijras dans la société

    Les hijras sont présents dans la culture du sous-continent indien depuis des milliers d’années. Les eunuques sont célébrés dans des textes sacrés hindous tels que le Mahabharata et le Kamasutra. Ils occupaient aussi des postes influents dans les cours mogholes.

    Dans l’Inde ancienne, la représentation des hijras ou des kinnaras était souvent un thème commun dans l’art. Les sculptures de Sanchi, Amaravati, Nagarjunakonda et les peintures d’Ajanta sont des exemples d’art ancien.

    Les hijras appartiennent à une caste particulière. Ils sont généralement des dévots de la déesse mère Bahuchara Mata, du Seigneur Shiva, ou des deux. Koovagam est un village du Tamil Nadu, en Inde, célèbre pour son festival annuel des hijras, des transgenres et des travestis.

    Ils exécutent des danses rituelles, organisent des concours de beauté et des séminaires pour discuter des droits fondamentaux des personnes transgenres.

    De nombreux Hijras vivent depuis des générations dans des communautés organisées composées uniquement de Hijras. Certains Hijras subissent un rite d’initiation à la communauté Hijra appelé nirwaan, qui fait référence à l’ablation du pénis, du scrotum et des testicules.

    La communauté hijra a développé un langage secret pour se protéger. Elle est connue sous le nom de Hijra Farsi, vaguement liée à la langue hindoustanie. Il s’agit d’une langue unique composée d’environ un millier de mots.

    Organisation de la communauté

    La relation la plus importante dans la communauté hijra est celle du guru (maître ou enseignant) et du chela (disciple ou étudiant). Le gourou soutient généralement les hijras sur le plan émotionnel et financier.

    Il semble que les Hijras rejoignent ces communautés dans leur jeunesse parce qu’ils veulent exprimer pleinement leur identité féminine. En l’occurrence sous la pression de la pauvreté, des mauvais traitements, après une période de prostitution homosexuelle, ou pour une combinaison de ces raisons.

    Stigmatisation, marginalisation et résilience

    Lorsque les Britanniques sont arrivés au pouvoir en Inde, beaucoup ont été dégoûtés par les Hijras. Les autorités ont tenté de les éradiquer.

    En 1897, les colonialistes britanniques ont décidé d’adopter une loi qualifiant tous les eunuques de « criminels » et « d’atteinte aux bonnes mœurs ». La violence à l’encontre des Hijras, en particulier des travailleuses du sexe, était souvent brutale dans les lieux publics, lors des gardes à vue, dans les prisons et même à leur domicile.

    Comme les transgenres dans la plupart des pays du monde, ils sont confrontés à une discrimination extrême et à l’ignorance dans les domaines de la santé, du logement, de l’éducation, de l’emploi, de l’immigration et du droit.

    Plus récemment, les hijras ont été considérés comme propices et on leur demande souvent de bénir des célébrations telles que les mariages et les naissances.

    Tolérance et acceptation des familles de personnes Hijras en Inde

    En Inde, la tolérance et l’acceptation des familles envers les personnes Hijras varient considérablement. Alors que certaines familles soutiennent et acceptent pleinement leurs enfants Hijras, d’autres peuvent faire face à des défis liés aux normes sociales et culturelles prédominantes.

    Dans de nombreux cas, l’annonce de l’identité Hijra par un membre de la famille peut être initialement difficile à accepter. Les familles peuvent être confrontées à la pression sociale, aux préjugés et à la peur du jugement de la société.

    Cependant, il est important de noter que de nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années pour sensibiliser et éduquer les familles sur l’identité Hijra et promouvoir l’acceptation. Certains groupes et organisations travaillent activement pour créer un dialogue ouvert et honnête entre les familles et les personnes Hijras.

    Des séances d’information, des ateliers et des programmes de sensibilisation sont organisés pour aider les familles à comprendre les défis auxquels sont confrontés les personnes Hijras et à surmonter les stéréotypes et les préjugés.

    L’acceptation des familles est souvent un processus progressif. Au fur et à mesure qu’elles acquièrent des connaissances et une compréhension plus approfondie de l’identité Hijra, de nombreuses familles commencent à soutenir leurs enfants et à les accepter pleinement.

    Ce soutien familial joue un rôle crucial dans le bien-être et l’épanouissement des personnes Hijras, en leur offrant un environnement familial favorable et aimant. Cependant, il est important de reconnaître que des défis persistent et que de nombreuses personnes Hijras peuvent être confrontées à des rejets ou à des tensions familiales prolongées.

    Les Hijras et la politique : Participation et revendications dans la société

    Depuis la fin du XXe siècle, certains militants hijras et certaines organisations non gouvernementales (ONG) font pression pour que les hijras soient officiellement reconnus comme un « troisième genre », c’est-à-dire comme n’étant ni un homme ni une femme.

    En avril 2014, la Cour suprême de l’Inde a reconnu les Hijras comme un troisième genre en droit. Cependant, toutes les personnes transgenres ne se sentent pas à l’aise lorsqu’elles sont appelées « troisième genre ».

    Le 6 septembre 2018, la Cour suprême de l’Inde a dépénalisé l’homosexualité en déclarant inconstitutionnelle la section 377 du code pénal indien, ce qui a constitué un grand pas en avant pour les hijras.

    Cadre administratif : emplois et rôles des Hijras dans la société indienne

    Le cadre administratif en Inde reconnaît désormais les droits et les emplois des personnes Hijras, marquant un changement significatif dans la société. Les Hijras jouent divers rôles et occupent des postes importants au sein de la structure sociale indienne.

    Tout d’abord, certaines personnes Hijras ont trouvé des opportunités d’emploi dans des domaines tels que le travail social, l’éducation et la santé. Elles peuvent travailler comme conseillères ou éducatrices spécialisées pour les communautés marginalisées, apportant ainsi leur expérience et leur compréhension uniques des enjeux sociaux.

    De plus, les Hijras sont également engagées dans des activités artistiques et culturelles. Elles jouent souvent des rôles clés dans des spectacles de danse, de chant et de théâtre, où elles conservent et transmettent les traditions ancestrales. Leur présence sur scène est appréciée pour son énergie et son charisme uniques.

    En ce qui concerne l’administration et le gouvernement, des efforts sont en cours pour inclure des représentants Hijras au sein des conseils locaux et des commissions administratives. Cela leur permet de participer activement à la prise de décisions politiques et à la formulation de politiques inclusives pour leur communauté.

    Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour surmonter les défis auxquels sont confrontées les personnes Hijras sur le plan professionnel.

    La discrimination, le harcèlement et les préjugés persistent dans de nombreux secteurs de la société indienne, limitant les opportunités d’emploi et l’épanouissement professionnel des Hijras.

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