L’expression « tout est dans la tête » prend un sens très réel pour les hypocondriaques. Il s’agit d’une condition chronique où la personne craint constamment de souffrir d’une maladie grave, même si les médecins la rassurent. À une époque où le COVID-19 secoue le monde, et où des conflits géopolitiques font rage en Ukraine et en Israël, l’anxiété peut facilement se transformer en peur extrême pour sa santé.
Dans cet article, nous explorerons le chemin pour surmonter l’hypocondrie et présenterons quatre étapes clés pour renouer avec la confiance en son propre corps.
C’est quoi une personne hypocondriaque ?
Une personne hypocondriaque est quelqu’un qui souffre d’hypocondrie, un état psychologique caractérisé par une préoccupation excessive pour sa santé. Les individus hypocondriaques craignent souvent d’avoir une maladie grave basée sur l’interprétation de symptômes physiques normaux ou mineurs.
Quelles sont les causes de l’hypocondrie ?
L’hypocondrie est un paradoxe psychologique dans lequel l’individu reconnaît souvent ses tendances hypocondriaques tout en craignant en même temps une maladie grave. Divers facteurs peuvent y contribuer.
Voici quelques causes potentielles de l’hypocondrie :
1. Crises de panique et sensibilité : Les crises de panique et une sensibilité accrue aux sensations corporelles peuvent être associées à l’hypocondrie. Ces conditions peuvent imiter des maladies graves, renforçant ainsi l’anxiété concernant la santé.
2. Histoire d’abus : Une histoire d’abus physique et/ou sexuel peut entraîner une sensibilité accrue à la vulnérabilité physique et un comportement de recherche de soins compensatoire.
3. Syndrome de recherche sur internet : La recherche en ligne excessive de symptômes peut contribuer à l’hypocondrie. Les individus peuvent mal interpréter les informations médicales trouvées en ligne, renforçant ainsi leurs craintes.
4. Maladies graves ou décès dans l’entourage : Les maladies graves ou les décès de membres de la famille ou d’amis peuvent provoquer une anxiété accrue concernant la santé.
5. Difficulté à exprimer les émotions : La difficulté à exprimer les émotions peut conduire à une communication inadéquate des besoins émotionnels, qui est parfois remplacée par des préoccupations concernant la santé.
6. Figure parentale hypocondriaque ou surprotectrice : Une figure parentale hypocondriaque ou surprotectrice peut inculquer des croyances malsaines concernant la santé et la maladie, qui persistent à l’âge adulte.
7. Apprentissage et croyances centrales : Comprendre les causes spécifiques de l’hypocondrie d’un individu est crucial pour aborder et modifier les croyances centrales autour de la maladie, favorisant ainsi des croyances plus saines.
L’hypocondrie est également connue comme un type de trouble somatoforme, ce qui signifie qu’il s’agit d’un trouble où une personne ressent des symptômes physiques réels, mais ces symptômes ne sont pas liés à une maladie médicale connue. En d’autres termes, même si la personne ressent de vrais symptômes, les médecins ne peuvent pas trouver de cause médicale à ces symptômes.
Les causes de l’hypocondrie sont complexes et peuvent être interconnectées, nécessitant une approche nuancée pour comprendre et traiter l’hypocondrie chez un individu donné.
Hypocondrie : Comment Affecte-t-elle la Vie Quotidienne?
L’hypocondrie est un souci excessif de tomber malade qui peut rendre la vie difficile. Elle peut venir d’une peur d’être abandonné si on est malade. Les hypocondriaques ont souvent besoin de rassurance de la part des médecins ou de leurs proches, ce qui peut stresser tout le monde. Les proches peuvent se sentir dépassés par les inquiétudes constantes et peuvent s’irriter, ce qui aggrave l’anxiété de la personne hypocondriaque.
Si les proches ne comprennent pas ou s’énervent, l’hypocondriaque peut se sentir encore plus seul, ce qui aggrave son mal-être. L’hypocondrie peut aussi créer un besoin important d’attention ou de soins, qui peut perturber les relations et affecter tout le monde.
Quels sont les symptômes de l’hypocondriaque ?
Voici quelques symptômes associés à l’hypocondrie :
Perception Amplifiée des Symptômes
Les hypocondriaques ont un penchant à être hyper-conscients de leurs sensations corporelles. Cette vigilance accrue peut les conduire à interpréter des symptômes bénins, comme une légère toux ou un mal de tête passager, comme des signes de maladies graves. Cette interprétation erronée peut créer un cycle de peur et d’anxiété qui s’auto-entretient.
Anxiété et Stress Accrus
La crainte incessante d’être malade peut engendrer une anxiété et un stress significatifs. Cette préoccupation constante peut affecter la qualité du sommeil, la concentration, et peut même induire des symptômes physiques supplémentaires, augmentant ainsi le fardeau perçu de la maladie.
Consultations Médicales Fréquentes
Les hypocondriaques peuvent avoir tendance à chercher l’assurance de professionnels de la santé que rien de grave ne se passe. Cependant, ces assurances, même si elles sont réconfortantes sur le moment, ne les apaisent souvent que temporairement. Ils peuvent se retrouver dans un cycle de consultations médicales fréquentes, contribuant ainsi à une utilisation excessive des services de santé.
Cybercondrie : Quête Incessante d’Informations Médicales
La cybercondrie, soit la recherche compulsive d’informations médicales sur Internet, peut devenir une activité obsédante pour les hypocondriaques. L’accès facile à une multitude de forums médicaux et d’articles peut engendrer un stress supplémentaire, exacerbant la peur des maladies graves. Les individus peuvent passer des heures à s’auto-convaincre de la présence de symptômes graves, se basant sur des témoignages et des informations glanées en ligne.
Cette quête incessante d’informations peut également les conduire à imposer leur auto-diagnostic aux médecins, étant sceptiques face aux assurances médicales qui contredisent leurs croyances.
De plus, la surabondance d’informations peut mener à des pratiques d’auto-médication, sans la supervision d’un professionnel de la santé, risquant ainsi d’aggraver leur état ou d’induire des complications médicales supplémentaires.
Le partage d’expériences et d’informations sur des forums peut sembler rassurant sur le moment, mais peut en réalité enraciner davantage leur conviction d’être atteints d’une maladie grave, créant un cycle d’anxiété et de vérifications médicales continuelles.
Évitement Phobique
La peur de la maladie peut conduire à un évitement phobique des hôpitaux, des médecins, ou d’autres situations associées à la maladie. Cet évitement peut entraver l’accès à des soins médicaux nécessaires et peut également limiter les interactions sociales, aggravant ainsi l’isolement et possiblement la détresse émotionnelle.
Comment se soigner quand on est hypocondriaque ?
Voici quelques suggestions pour gérer l’hypochondrie :
1. Consultation Médicale : Voir un médecin pour un diagnostic clair. Il pourra écarter des maladies sérieuses et conseiller un traitement pour l’hypochondrie.
2. Thérapie Cognitivo-comportementale (TCC) : La TCC peut aider à changer des pensées et comportements négatifs liés à l’hypochondrie. Une publication sur Medscape mentionne que plusieurs petites études ont démontré l’efficacité de la TCC comme traitement de l’hypochondrie.
3. Éducation et Information : Comprendre l’hypochondrie aide à gérer les symptômes.
4. Éviter la vérification excessive : Ne pas vérifier constamment les symptômes en ligne, cela peut augmenter l’anxiété.
5. Médication : Certains médicaments anti-anxiété ou antidépresseurs peuvent être utiles. Selon le Dr Laurent Chneiweiss, psychiatre, les antidépresseurs peuvent être utiles dans la gestion des troubles de l’anxiété, y compris l’anxiété liée à la santé (qui est souvent au cœur de l’hypochondrie).
6. Groupes de soutien : Ils peuvent apporter compréhension et soutien.
7. Mode de vie sain : Bien manger, faire de l’exercice et dormir suffisamment peut aider.
8. Éviter l’auto-diagnostic : Ne pas chercher des symptômes sur Internet et faire confiance aux médecins.
9. Suivi régulier : Avoir des évaluations régulières peut rassurer l’individu sur son état de santé. Ils peuvent recommander d’autres formes de soutien, comme la psychothérapie ou les groupes de soutien.
Chaque individu est unique, donc ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas fonctionner pour une autre. Il est important de travailler en étroite collaboration avec des professionnels de la santé pour développer un plan de traitement adapté.
Quatre Façons de Faire davantage Confiance à Votre Corps :
Relaxation :
L’hypocondrie prospère sur l’anxiété. Les exercices de relaxation peuvent aider à rediriger l’esprit loin des pensées effrayantes. La méditation, la respiration profonde et le yoga peuvent réduire l’anxiété. Il a été démontré que lorsqu’on est détendu, les fantasmes menaçants perdent leur emprise sur la réalité.
Évitez l’Auto-Diagnostic :
Dr. Google peut sembler être une solution à portée de clic, mais l’auto-diagnostic conduit souvent à des interprétations erronées et à une anxiété accrue. Il est essentiel de laisser le diagnostic aux professionnels de la santé qui peuvent examiner vos symptômes dans un contexte plus large.
Faites Confiance à Votre Corps :
Votre corps est conçu pour vous protéger. Cultiver la confiance en la capacité de votre corps à vous garder en sécurité est crucial. Rappelez-vous, votre corps et vous êtes dans la même équipe, œuvrant pour votre bien-être.
Reconnaissez les Changements Corporels sans Crainte :
Le corps est un système dynamique ; les douleurs légères et les sensations font partie de la vie. Apprendre à différencier entre les changements corporels naturels et les symptômes de véritables maladies peut aider à réduire l’anxiété qui alimente l’hypocondrie.
Surmonter l’hypocondrie ne consiste pas à ignorer son corps ; il s’agit de le comprendre et de lui faire confiance. Il s’agit de se libérer des chaînes de la peur et d’aborder la vie de manière plus positive. Le voyage de la peur à la confiance est un chemin d’auto-découverte, de détente et d’acceptation. Il s’agit de retrouver la tranquillité d’esprit que l’hypocondrie vole et de favoriser une relation plus saine avec son propre corps.
