Qu’est-ce qui peut amener une personne ou un animal à cesser d’adopter un comportement préalablement conditionné ? L’extinction est l’une des explications possibles. En psychologie, l’extinction fait référence à l’affaiblissement progressif d’une réponse conditionnée qui entraîne la diminution ou la disparition du comportement. En d’autres termes, le comportement conditionné finit par cesser.
Par exemple, imaginez que vous ayez appris à votre chien à serrer la main. Au fil du temps, ce geste est devenu moins intéressant. Vous cessez de récompenser le comportement et finissez par ne plus demander à votre chien de vous serrer la main. Finalement, la réponse s’est éteinte et votre chien ne manifeste plus ce comportement.
Causes de l’extinction et moment où elle se produit
Dans le conditionnement classique, lorsqu’un stimulus conditionné est présenté seul, sans stimulus non conditionné, la réponse conditionnée finit par cesser. Par exemple, dans l’expérience classique de Pavlov, un chien a été conditionné à saliver au son d’une cloche. Lorsque la cloche a été présentée à plusieurs reprises sans nourriture, la réaction de salivation s’est finalement éteinte.
Dans le conditionnement opérant, l’extinction se produit lorsqu’une réponse n’est plus renforcée à la suite d’un stimulus discriminant. B. F. Skinner a décrit comment il a observé ce phénomène pour la première fois :
« Ma première courbe d’extinction est apparue par accident. Un rat appuyait sur le levier dans le cadre d’une expérience sur la satiété lorsque le distributeur de granulés s’est bloqué. Je n’étais pas là à ce moment-là, et quand je suis revenu, j’ai trouvé une belle courbe. Le rat avait continué à appuyer sur le levier alors qu’il n’avait pas reçu de boulettes…
Le changement était plus ordonné que l’extinction d’un réflexe salivaire dans le cadre de Pavlov, et j’étais terriblement excité. C’était un vendredi après-midi et il n’y avait personne dans le laboratoire à qui je pouvais le dire. Pendant tout le week-end, j’ai traversé les rues avec une attention particulière et j’ai évité tous les risques inutiles pour protéger ma découverte de la perte par ma mort accidentelle.
Examinons de plus près quelques autres exemples d’extinction.
Imaginons qu’un chercheur ait appris à un rat de laboratoire à appuyer sur une touche pour recevoir une boulette de nourriture. Que se passe-t-il lorsque le chercheur cesse de lui fournir de la nourriture ? L’extinction ne se produira pas immédiatement, mais après un certain temps. Si le rat continue d’appuyer sur la touche mais n’obtient pas la boulette, le comportement finira par s’atténuer jusqu’à disparaître complètement.
Les aversions gustatives conditionnées peuvent également être affectées par l’extinction. Imaginez que vous ayez mangé une glace juste avant de tomber malade et de la vomir. En conséquence, vous avez développé une aversion pour la glace et évité d’en manger, même si c’était auparavant l’un de vos aliments préférés.
Une façon de surmonter cette réticence serait de vous exposer à la crème glacée, même si la simple idée d’en manger vous donne un peu la nausée. Vous pourriez commencer par prendre quelques petites bouchées, encore et encore. En continuant à manger l’aliment sans être malade, votre aversion conditionnée finirait par diminuer.
L’extinction ne signifie pas qu’elle est partie pour toujours
Si la réponse conditionnée n’est plus affichée, cela signifie-t-il vraiment qu’elle a disparu pour toujours ? Dans ses recherches sur le conditionnement classique, Pavlov a découvert que l’extinction ne signifie pas que le sujet retourne à l’état non conditionné.
Le fait de laisser s’écouler plusieurs heures, voire plusieurs jours, après l’extinction d’une réponse peut entraîner le rétablissement spontané de la réponse. La récupération spontanée fait référence à la réapparition soudaine d’une réponse précédemment éteinte.
Dans ses recherches sur le conditionnement opérant, Skinner a découvert que la manière et le moment où un comportement était renforcé pouvaient influencer sa résistance à l’extinction. Il a constaté qu’un calendrier de renforcement partiel (renforcement d’un comportement seulement une partie du temps) contribuait à réduire les risques d’extinction
Plutôt que de renforcer le comportement à chaque fois qu’il se produit, le renforcement n’est donné qu’après un certain temps ou un certain nombre de réponses. Ce type d’horaire partiel permet d’obtenir un comportement plus fort et plus résistant à l’extinction.
Facteurs qui peuvent influencer l’extinction
Un certain nombre de facteurs peuvent influencer la résistance d’un comportement à l’extinction. La force du conditionnement initial peut jouer un rôle important. La durée du conditionnement et l’ampleur de la réponse conditionnée peuvent rendre la réponse plus résistante à l’extinction.
Les comportements très bien établis peuvent devenir presque imperméables à l’extinction et continuer à se manifester même après la suppression totale du renforcement. Certaines recherches ont suggéré que l’accoutumance pouvait également jouer un rôle dans l’extinction. Par exemple, l’exposition répétée à un stimulus conditionné peut éventuellement vous amener à vous y habituer.
Parce que vous vous êtes habitué au stimulus conditionné, vous êtes plus enclin à l’ignorer et il est moins probable qu’il suscite une réponse, ce qui conduit finalement à l’extinction du comportement conditionné.
Les facteurs de personnalité peuvent également jouer un rôle dans l’extinction. Une étude a montré que les enfants les plus anxieux étaient plus lents à s’habituer à un son. Par conséquent, leur réaction de peur au son était plus lente à s’éteindre que celle des enfants non anxieux.
