On parle de codépendance dans une relation lorsque chaque personne impliquée dépend mentalement, émotionnellement, physiquement et/ou spirituellement de l’autre. Une relation de codépendance peut exister entre partenaires romantiques, mais aussi avec des membres de la famille et des amis, et tend à conduire à des schémas relationnels dysfonctionnels.
Ce type de dépendance est fréquent dans les relations où l’une des parties souffre d’une dépendance, par exemple à l’alcool ou à d’autres substances. C’est d’ailleurs dans le domaine de la dépendance chimique qu’est né le terme de codépendance.
« Le terme a été inventé dans les années 1950, dans le contexte des Alcooliques Anonymes », explique le Dr Renee Exelbert, psychologue diplômée et auteur basé à New York, « pour soutenir les partenaires des personnes qui abusaient de substances et qui étaient mêlées à la vie toxique de ceux dont elles s’occupaient »
La codépendance n’est pas un diagnostic clinique ni un trouble de la personnalité catégorisé en tant que tel. D’une manière générale, elle incorpore des aspects du style d’attachement développé dans la petite enfance. La codépendance peut également se confondre avec d’autres troubles de la personnalité, notamment le trouble de la personnalité dépendante.
CHAPITRES
ToggleCauses de la codépendance
Quelle est la cause profonde de la codépendance ? « Mark Mayfield, conseiller professionnel agréé (LPC), y compris l’incapacité d’avoir une opinion ou de dire non.
La recherche suggère que des éléments biologiques, psychologiques et sociaux peuvent contribuer à la codépendance:
- Biologique : Le cortex préfrontal du cerveau d’une personne codépendante peut ne pas réussir à supprimer les réponses empathiques. Il en résulterait une surabondance d’empathie, ce qui faciliterait le développement de la codépendance.
- Psychologique : Les personnes codépendantes peuvent être psychologiquement prédisposées à s’occuper des autres. Elles peuvent également être affectées psychologiquement par des expériences de vie négatives, comme le fait d’avoir grandi avec des parents qui se disputaient beaucoup ou d’avoir été victimes de négligence ou d’abus émotionnel.
- Social : La codépendance peut résulter de changements dans la façon dont la société perçoit le rôle des femmes ou de l’exposition accrue à l’abus de substances au sein des unités familiales
La codépendance peut se présenter sous toutes les formes et tailles, avec des niveaux de gravité variables. Elle peut également se développer dans toutes sortes de relations, explique le Dr Mayfield. Elle peut exister dans les relations parent-enfant, partenaire-partenaire, époux-épouse et même collègue-patron.
Signes de codépendance
La codépendance fait référence à un modèle de relation déséquilibrée. Dans ce schéma, une personne assume la responsabilité de répondre aux besoins d’une autre personne, à l’exclusion de la reconnaissance de ses propres besoins ou sentiments.
Dr. Exelberg
« La codépendance est une relation circulaire dans laquelle une personne a besoin de l’autre, qui à son tour a besoin d’être nécessaire. La personne codépendante, connue sous le nom de « celui qui donne », se sent inutile si elle n’est pas nécessaire et si elle ne fait pas de sacrifices pour la personne qui la soutient, connue sous le nom de « celui qui prend »
– Dr. Exelberg
Les relations de codépendance sont donc construites autour d’une inégalité de pouvoir qui favorise les besoins de celui qui prend. Le donneur doit donc continuer à donner, souvent au prix de son propre sacrifice.
Les docteurs Mayfield et Exelbert précisent qu’il existe plusieurs signes de codépendance. Si vous rencontrez l’un des signes suivants, vous pourriez être celui qui donne dans une relation de codépendance :
- Sentir qu’il faut « marcher sur des œufs » pour éviter les conflits avec l’autre personne
- Sentir le besoin de prendre des nouvelles de l’autre personne et/ou de lui demander la permission d’effectuer des tâches quotidiennes
- Souvent, c’est vous qui vous excusez, même si vous n’avez rien fait de mal
- Se sentir désolé pour l’autre personne, même lorsqu’elle vous a blessé
- Essayer régulièrement de changer ou de sauver des personnes troublées, dépendantes ou déficientes dont les problèmes dépassent la capacité d’une seule personne à les résoudre
- Faire n’importe quoi pour l’autre personne, même si cela vous met mal à l’aise
- Mettre l’autre personne sur un piédestal, bien qu’elle ne mérite pas cette position
- Un besoin d’être apprécié des autres pour se sentir bien dans sa peau
- La difficulté à trouver du temps pour vous, surtout si votre temps libre est systématiquement consacré à l’autre personne
- Sentir que vous avez perdu votre identité dans la relation
Les frontières dans les relations et le stress
Pourquoi la codépendance est malsaine
Bien que tout le monde ait des proches et se sente responsable d’eux, il peut être malsain que votre identité dépende de quelqu’un d’autre. « La codépendance ne se réfère pas à tous les comportements ou sentiments d’attention, précise le Dr Exelbert, mais seulement à ceux qui sont excessifs à un degré malsain. La responsabilité des relations avec les autres doit coexister avec la responsabilité envers soi-même. »
Le Dr Exelbert ajoute : « Cette dynamique a également été qualifiée de « dépendance relationnelle » parce que les personnes souffrant de codépendance nouent souvent des relations unilatérales, destructrices sur le plan émotionnel et/ou abusives »
En ce sens, le problème inhérent à la codépendance est que la personne qui donne perd son véritable sens de soi puisqu’elle s’investit tellement dans la personne qui reçoit. Même si le donneur ne ressent pas cela immédiatement – il aime probablement donner son amour et être considéré comme quelqu’un sur qui l’on peut compter – cela peut se développer à des degrés malsains au fur et à mesure que la relation progresse.
Un autre problème lié à la codépendance est qu’il devient difficile pour le donneur de se retirer de la relation, car il peut avoir l’impression que l’autre personne compte tellement sur lui, même s’il sait au fond de lui que c’est la bonne chose à faire. Inversement, le preneur se sentira tellement dépendant du donneur qu’il aura également du mal à quitter une relation toxique.
La codépendance et l’interdépendance saine
Comment surmonter la codépendance
Modèle
La première étape pour surmonter les tendances à la codépendance consiste à se concentrer sur la connaissance de soi. Cela peut se faire seul, bien sûr. Mais le Dr Mayfield insiste également sur l’importance d’une thérapie pour vous aider à vraiment démêler vos tendances à la codépendance.
« De nombreuses personnes qui souffrent de codépendance ne cherchent pas d’aide avant que leur vie ne commence à s’effondrer », déclare le Dr Mayfield. « Mon conseil est d’être proactif et de demander de l’aide
Une fois que vous avez entrepris ce voyage, essayez de faire de votre mieux pour faire ce qui suit :
- Devenez le président de votre propre fan club. « Apprenez à vous parler avec amour et de manière positive », dit le Dr Exelbert. Exelbert, « et résistez à l’envie de vous autocritiquer »
- Faites de petits pas vers une certaine séparation dans la relation. Recherchez des activités en dehors de la relation et investissez dans de nouvelles amitiés. Concentrez-vous sur les choses qui font de vous ce que vous êtes, puis développez-les.
- Tournez activement votre attention vers l’intérieur lorsque vous êtes tenté de penser à quelqu’un d’autre ou de vous inquiéter pour lui. Cela demande de l’entraînement, alors soyez indulgent avec vous-même tout au long du processus
- « Défendez-vous si quelqu’un vous critique, vous décrédibilise ou tente de vous contrôler », dit le Dr Exelbert. En travaillant à renforcer votre estime de soi, vous trouverez plus de force en vous-même.
- Ne craignez pas de dire « non » à quelqu’un lorsque vous n’avez pas vraiment envie de faire quelque chose.
- Envisagez d’essayer un groupe de soutien ou une psychothérapie de groupe si la thérapie individuelle ne vous attire pas, suggère le Dr Exelbert.
Un mot de MentorShow
La codépendance se présente sous plusieurs formes et niveaux d’intensité. Elle conduit souvent à une dynamique relationnelle malsaine qui s’aggrave progressivement au fil du temps, à mesure que la personne codépendante (celle qui donne) perd le sens de sa propre identité.
La première étape consiste à reconnaître les signes de la codépendance. Ensuite, la conscience de soi et la réorientation active sont essentielles pour réduire vos tendances à la codépendance. Soyez indulgent avec vous-même pendant que vous travaillez sur le processus, en défaisant des années de ce comportement acquis.