Le détournement de l’amygdale se produit lorsque des émotions fortes » prennent le dessus » sur la partie pensante de votre cerveau.
Nous avons tous connu ce moment où nous nous demandons « Pourquoi diable ai-je fait cela ? »
Le détournement de l’amygdale peut se produire lorsque des émotions fortes, telles que la colère, la peur ou même l’excitation extrême, rendent difficile, voire impossible, la réflexion.
Ce mécanisme peut vous amener à agir d’une manière que vous regretterez plus tard.
Avez-vous déjà fait l’expérience de la rage au volant ? Ou quitté votre emploi dans le feu de l’action ? C’est le détournement de l’amygdale.
Qu’est-ce que l’amygdale?
L’amygdale est un ensemble de noyaux situés dans une partie du cerveau appelée lobe temporal. Le terme signifie « amande » en latin, en référence à la forme d’amande de la partie la plus importante de l’amygdale.
L’amygdale fait partie du système limbique, un ensemble de structures cérébrales qui contribuent à réguler nos réactions comportementales et émotionnelles. Bien qu’elle soit probablement mieux connue pour son rôle dans la réaction de lutte, de fuite ou d’immobilisation, elle remplit diverses fonctions.
L’amygdale est impliquée dans les fonctions suivantes:
- détecter les menaces
- déclencher une réaction corporelle (par exemple, retirer sa main d’une cuisinière chaude)
- conditionner à la peur (par exemple, avoir peur de conduire après avoir été victime d’un accident), avoir peur de conduire après avoir eu un accident de voiture)
- traiter les émotions positives
- encoder les souvenirs émotionnels
Qu’est-ce qu’un détournement d’amygdale?
Le « détournement d’amygdale » est un terme inventé par le psychologue Daniel Goleman dans son livre de 1995 intitulé « Emotional Intelligence » (Intelligence émotionnelle) Il s’agit d’une réaction émotionnelle intense et disproportionnée par rapport aux circonstances.
En fait, le cerveau rationnel est court-circuité et les signaux sont envoyés directement au « cerveau émotionnel » Plus tard, la partie pensante de votre cerveau traite l’information et vous pouvez réaliser que votre réaction était exagérée.
Qu’est-ce qui se passe dans le cerveau ?
Un détournement de l’amygdale se produit lorsqu’une émotion forte – colère, peur, anxiété ou même excitation extrême – altère le cortex préfrontal, la partie du cerveau située dans le lobe frontal qui régule la pensée rationnelle.
Des recherches menées en 2016 suggèrent une relation inverse entre l’amygdale et le cortex préfrontal. Par exemple, lorsque l’amygdale est activée, le cortex préfrontal l’est moins. Lorsque les émotions sont fortes, le sang et l’oxygène affluent vers l’amygdale plutôt que vers le cortex préfrontal, ce qui réduit notre capacité à réfléchir et à résoudre les problèmes.
Bien que ce processus soit utile dans une situation réelle de vie ou de mort, un détournement de l’amygdale peut également se produire lorsque votre enfant frappe une balle de baseball à travers la vitre de la voiture.
Faire fuir tout le sang de la partie rationnelle de votre cerveau n’arrangera pas la situation et peut vous amener à agir d’une manière que vous regretterez plus tard.
Voici un exemple de ce qui se passe dans le cerveau:
- Un stimulus sensoriel – dans ce cas, le bruit de la balle qui s’écrase à travers la vitre – passe par votre nerf auditif et se transforme d’une onde sonore en une impulsion électrique dans le cerveau.
- Ce signal se rend au thalamus (matière grise qui aide à relayer les signaux sensoriels), puis à l’amygdale avant d’atteindre le cortex du cerveau (le cerveau « pensant »).
- Ce mécanisme de survie nous permet de réagir au danger avant que le cerveau rationnel n’ait le temps de le traiter. Ainsi, avant même d’avoir compris comment la balle est passée par la fenêtre, vous sentez votre corps se préparer à une situation dangereuse.
Exemples de détournement de l’amygdale
Voici quelques autres exemples de détournement de l’amygdale:
- Votre patron vous critique devant vos collègues de travail. Vous êtes tellement en colère que vous répondez par des cris et quittez votre emploi.
- Une voiture fait une embardée dans votre voie et manque de provoquer un accident. Vous entrez dans une colère noire et lancez votre smoothie dans la fenêtre de la voiture.
- Vous recevez un appel téléphonique vous informant que votre proche est à l’urgence, mais vous êtes tellement bouleversé que vous n’entendez pas les détails.
- Vous gagnez à la loterie, et votre excitation vous fait crier et causer une scène dans le dépanneur.
- Vous perdez un match de tennis, et dans votre colère, vous lancez votre raquette à travers le terrain.
- Vous essayez depuis 5 minutes d’ouvrir une boîte de conserve, et vous êtes tellement en colère et frustré que vous la claquez sur le comptoir.
Symptômes du détournement de l’amygdale
Le détournement de l’amygdale implique une réaction émotionnelle intense et soudaine, et lorsque vous y réfléchissez plus tard, vous vous demandez souvent pourquoi vous avez agi de la sorte.
Certains signes d’un détournement de l’amygdale peuvent inclure:
- des tremblements
- une augmentation de la tension artérielle
- des battements de cœur
- une respiration rapide
- des muscles tendus
- des nausées
Peut-on mettre fin à un détournement de l’amygdale ?
C’est difficile, mais une attaque de l’amygdale peut être stoppée si vous faites un effort significatif pour être conscient de ce qui se passe dans le cerveau.
Il est utile de se préparer à l’avance en répétant ce que vous feriez dans différents scénarios et même de penser aux conséquences potentielles d’une perte de contrôle (comme un licenciement ou la perte d’un ami).
La prochaine fois que vous ressentirez une poussée de colère, essayez de vous parler de la situation au lieu de vous laisser aller à réagir automatiquement à vos émotions intenses. Essayez d’être attentif à vos symptômes émotionnels et physiques.
Il est également utile de vous retirer de la situation (si possible) et de respirer profondément jusqu’à ce que vous vous calmiez. Dans la plupart des cas, une attaque de l’amygdale peut être évitée s’il n’y a pas de troubles mentaux sous-jacents. Toutefois, si une colère intense est déclenchée par un trouble de stress post-traumatique (TSPT) ou un trouble explosif intermittent (TEI), il est important de demander l’aide d’un professionnel, car le traitement sera plus complexe.
Peut-on prévenir une attaque de l’amygdale?
Vous pouvez également pratiquer une prévention à long terme en vous engageant dans des pratiques régulières d’apaisement. Par exemple, le fait de commencer à pratiquer régulièrement la méditation aidera naturellement votre réaction de lutte, de fuite ou d’immobilisation à devenir moins réactive.
Dans une vaste étude de balayage cérébral réalisée en 2018, les chercheurs ont découvert que les méditants à long terme avaient une activation réduite de l’amygdale lorsqu’on leur montrait des images conçues pour invoquer des sentiments négatifs.
Les résultats ont également montré qu’après seulement 8 semaines d’entraînement à la méditation, le cerveau des participants qui étaient novices en la matière présentait une augmentation de la connectivité entre l’amygdale et le cortex préfrontal ventromédian (une partie du cerveau qui soutient la poursuite des objectifs et l’autorégulation).
Pratiquer la pleine conscience – rester dans le moment présent sans jugement – est un autre moyen de se préparer à une attaque potentielle de l’amygdale.
Qu’est-ce qu’on fait ensuite ?
Nous avons tous été victimes d’une attaque de l’amygdale à un moment ou à un autre de notre vie. Mais si vous en faites l’expérience plus souvent que vous ne le souhaiteriez, il existe des moyens de l’éviter.
Envisagez de commencer à pratiquer la méditation pour vous aider à calmer votre réaction de lutte, de combat ou d’immobilisation. Vous pouvez également pratiquer la pleine conscience ou tenir un journal quotidien.
Essayez de planifier la prochaine fois que vous serez submergé par la colère ou l’anxiété. Par exemple, si vous vous mettez toujours en colère en présence d’une certaine personne, faites de votre mieux pour rester centré lorsqu’elle se présente (ou si possible, voyez-la moins souvent).
- Kim MJ, et al. (2016). La relation inverse entre la variabilité microstructurale des voies amygdalo-préfrontales et l’anxiété trait est modérée par le sexe.
https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnsys.2016.00093/full - Kral T RA, et al. (2018). Impact de l’entraînement à la méditation de pleine conscience à court et à long terme sur la réactivité de l’amygdale aux stimuli émotionnels.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1053811918306256
