L’empathie est la capacité de comprendre émotionnellement ce que ressentent les autres, de voir les choses de leur point de vue et de s’imaginer à leur place. Il s’agit essentiellement de se mettre à la place de quelqu’un d’autre et de ressentir ce qu’il ressent.
L’empathie signifie que lorsque vous voyez une personne souffrir, par exemple après la perte d’un être cher, vous êtes capable de vous imaginer instantanément en train de vivre la même expérience et de ressentir ce qu’elle vit.
Si l’on peut être à l’écoute de ses propres sentiments et émotions, il peut être plus difficile de se mettre dans la tête d’une autre personne. La capacité d’empathie permet de « se mettre à la place de l’autre », pour ainsi dire. Elle permet de comprendre les émotions que ressentent les autres.
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CHAPITRES
ToggleSignes d’empathie
Pour beaucoup, voir une personne souffrir et réagir avec indifférence, voire avec une franche hostilité, semble tout à fait incompréhensible. Mais le fait que certaines personnes réagissent de la sorte démontre clairement que l’empathie n’est pas nécessairement une réponse universelle à la souffrance d’autrui.
Si vous vous demandez si vous êtes une personne empathique, voici quelques signes qui montrent que vous avez cette tendance :
- Vous savez écouter ce que les autres ont à dire.
- Les gens vous parlent souvent de leurs problèmes.
- Vous savez percevoir ce que les autres ressentent.
- Vous pensez souvent à ce que ressentent les autres.
- Les autres viennent vous demander conseil.
- Vous vous sentez souvent dépassé par les événements tragiques.
- Vous essayez d’aider ceux qui souffrent.
- Vous savez reconnaître les gens qui ne sont pas honnêtes.
- Vous vous sentez parfois épuisé(e) ou dépassé(e) dans les situations sociales.
- Vous vous souciez beaucoup des autres.
- Vous avez du mal à fixer des limites dans vos relations.
Types d’empathie
Il existe plusieurs types d’empathie. Les trois types d’empathie sont les suivants :
- L’empathie affective implique la capacité de comprendre les émotions d’une autre personne et d’y répondre de manière appropriée. Cette compréhension émotionnelle peut amener une personne à se sentir concernée par le bien-être d’une autre personne ou à éprouver un sentiment de détresse personnelle.
- L’empathie somatique implique une réaction physique en réponse à ce que vit une autre personne. Il arrive que l’on ressente physiquement ce que ressent une autre personne. Lorsque vous voyez quelqu’un se sentir gêné, par exemple, vous pouvez commencer à rougir ou avoir des maux d’estomac.
- L’empathie cognitive implique d’être capable de comprendre l’état mental d’une autre personne et ce qu’elle peut penser en réponse à la situation. Elle est liée à ce que les psychologues appellent la théorie de l’esprit ou le fait de penser à ce que les autres pensent.
Empathie vs. sympathie vs. compassion
Bien que la sympathie et la compassion soient liées à l’empathie, il existe des différences importantes.
La compassion et la sympathie sont souvent considérées comme un lien passif, alors que l’empathie implique généralement une tentative beaucoup plus active de comprendre une autre personne.
Utilisations de l’empathie
La capacité d’éprouver de l’empathie a de nombreux effets bénéfiques.
- L’empathie permet d’établir des liens sociaux avec les autres. En comprenant ce que les gens pensent et ressentent, vous êtes en mesure de réagir de manière appropriée dans les situations sociales. La recherche a montré que les liens sociaux sont importants pour le bien-être physique et psychologique.
- L’empathie avec les autres vous aide à apprendre à réguler vos propres émotions. La régulation émotionnelle est importante car elle permet de gérer ce que l’on ressent, même en période de grand stress, sans se laisser submerger.
- L’empathie favorise les comportements d’aide. Non seulement vous êtes plus enclin à adopter des comportements utiles lorsque vous ressentez de l’empathie pour les autres, mais les autres sont également plus enclins à vous aider lorsqu’ils ressentent de l’empathie.
Les pièges potentiels de l’empathie
Faire preuve d’une grande empathie, c’est se préoccuper du bien-être et du bonheur des autres. Toutefois, cela signifie également que vous pouvez parfois être submergé, épuisé ou même surstimulé par le fait de toujours penser aux émotions des autres. Cela peut conduire à la fatigue empathique.
La fatigue empathique fait référence à l’épuisement émotionnel et physique que l’on peut ressentir après avoir été exposé de manière répétée à des événements stressants ou traumatisants. Vous pouvez également vous sentir engourdi ou impuissant, vous isoler et manquer d’énergie.
La fatigue empathique est un problème dans certaines situations, notamment en tant que soignant. Des études montrent également que si les professionnels de la santé ne parviennent pas à équilibrer leurs sentiments d’empathie (en particulier l’empathie affective), ils peuvent également souffrir de fatigue compassionnelle3.
D’autres recherches ont établi un lien entre des niveaux élevés d’empathie et une tendance à la négativité émotionnelle, ce qui augmente potentiellement le risque de détresse empathique.4 Cela peut même affecter votre jugement, vous amenant à aller à l’encontre de votre morale sur la base de l’empathie que vous ressentez pour quelqu’un d’autre.
Impact de l’empathie
Votre capacité à éprouver de l’empathie peut avoir un impact sur vos relations. Des études portant sur des frères et sœurs ont montré que lorsque l’empathie est élevée, les frères et sœurs ont moins de conflits et plus de chaleur l’un envers l’autre.5 Dans les relations amoureuses, l’empathie augmente la capacité à pardonner.
Tout le monde n’éprouve pas de l’empathie dans toutes les situations. Certaines personnes peuvent être plus naturellement empathiques en général, mais les gens ont également tendance à se sentir plus empathiques envers certaines personnes et moins envers d’autres. Certains facteurs jouent un rôle dans cette tendance :
- la façon dont vous percevez l’autre personne
- La façon dont vous attribuez les comportements de l’autre personne
- Ce que vous blâmez pour la situation difficile de l’autre personne
- Vos expériences et attentes passées
Les recherches ont montré qu’il existe des différences entre les sexes dans l’expérience et l’expression de l’empathie, bien que ces résultats soient quelque peu mitigés. Les femmes obtiennent de meilleurs résultats aux tests d’empathie et des études suggèrent que les femmes ont tendance à ressentir plus d’empathie cognitive que les hommes.
Au niveau le plus élémentaire, deux facteurs principaux semblent contribuer à la capacité d’éprouver de l’empathie : la génétique et la socialisation. Au niveau le plus élémentaire, il semble y avoir deux facteurs principaux qui contribuent à la capacité d’éprouver de l’empathie : la génétique et la socialisation.
Les parents transmettent des gènes qui contribuent à la personnalité générale, y compris la propension à la sympathie, à l’empathie et à la compassion. D’autre part, les gens sont également socialisés par leurs parents, leurs pairs, leurs communautés et la société. La façon dont les gens traitent les autres, ainsi que les sentiments qu’ils éprouvent à leur égard, sont souvent le reflet des croyances et des valeurs qui leur ont été inculquées dès leur plus jeune âge.
Obstacles à l’empathie
Certaines personnes manquent d’empathie et ne sont donc pas en mesure de comprendre ce qu’une autre personne peut vivre ou ressentir. Cela peut se traduire par des comportements qui paraissent insensibles, voire blessants. Par exemple, les personnes ayant une faible empathie affective ont un taux plus élevé de cyberharcèlement.
C’est pourquoi d’ailleurs le gouvernement français devrait à partir de 2024 donner des cours d’empathie à l’école.
Le manque d’empathie est également l’une des caractéristiques définissant le trouble de la personnalité narcissique. Cependant, on ne sait pas si cela est dû au fait que la personne atteinte de ce trouble n’a pas d’empathie du tout ou si elle a plutôt une réaction dysfonctionnelle aux autres.
Les préjugés cognitifs, la déshumanisation et la culpabilisation des victimes sont quelques-unes des raisons pour lesquelles les gens manquent parfois d’empathie.
Préjugés cognitifs
La façon dont les gens perçoivent le monde qui les entoure est parfois influencée par des biais cognitifs. Par exemple, les gens attribuent souvent les échecs des autres à des caractéristiques internes, alors qu’ils imputent leurs propres lacunes à des facteurs externes.
Ces préjugés peuvent rendre difficile la perception de tous les facteurs qui contribuent à une situation. Ils rendent également moins probable la possibilité de voir une situation du point de vue d’une autre personne.
Déshumanisation
De nombreuses personnes sont également victimes du piège consistant à penser que les personnes qui sont différentes d’elles ne ressentent pas les mêmes choses et ne se comportent pas de la même manière qu’elles. Ce phénomène est particulièrement fréquent lorsque les autres personnes sont physiquement éloignées.
Par exemple, lorsqu’ils regardent des reportages sur une catastrophe ou un conflit dans un pays étranger, les gens peuvent être moins enclins à ressentir de l’empathie s’ils pensent que ceux qui souffrent sont fondamentalement différents d’eux.
Blâme de la victime
Parfois, lorsqu’une autre personne a vécu une expérience terrible, les gens commettent l’erreur de rendre la victime responsable de sa situation. C’est la raison pour laquelle on demande souvent aux victimes de crimes ce qu’elles auraient pu faire différemment pour éviter le crime.
Cette tendance découle du besoin de croire que le monde est juste et équitable. C’est le désir de croire que les gens ont ce qu’ils méritent et méritent ce qu’ils obtiennent – et cela peut vous tromper en vous faisant croire que des choses aussi terribles ne pourraient jamais vous arriver.
Causes de l’empathie
Les êtres humains sont certainement capables de comportements égoïstes, voire cruels. Un rapide coup d’œil à l’actualité révèle rapidement de nombreuses actions malveillantes, égoïstes et odieuses. La question est donc de savoir pourquoi nous n’adoptons pas tous un tel comportement égoïste en permanence. Qu’est-ce qui nous pousse à ressentir la douleur d’autrui et à y répondre avec gentillesse
Le terme « empathie » a été introduit pour la première fois en 1909 par le psychologue Edward B. Titchener en tant que traduction du terme allemand einfühlung (qui signifie « se sentir dans »). Plusieurs théories différentes ont été proposées pour expliquer l’empathie.
Explications neuroscientifiques
Des études ont montré que des zones spécifiques du cerveau jouent un rôle dans la manière dont l’empathie est ressentie. Des approches plus récentes se concentrent sur les processus cognitifs et neurologiques qui sous-tendent l’empathie. Les chercheurs ont découvert que différentes régions du cerveau jouent un rôle important dans l’empathie, notamment le cortex cingulaire antérieur et l’insula antérieure.
L’activation des neurones miroirs dans le cerveau joue un rôle dans la capacité à refléter et à imiter les réactions émotionnelles que les gens ressentiraient s’ils se trouvaient dans des situations similaires.
Les recherches en IRM fonctionnelle indiquent également qu’une zone du cerveau connue sous le nom de gyrus frontal inférieur (GFI) joue un rôle essentiel dans l’expérience de l’empathie.11 Des études ont montré que les personnes dont cette zone du cerveau est endommagée ont souvent des difficultés à reconnaître les émotions véhiculées par les expressions faciales.12
Explications émotionnelles
Certaines des premières explorations sur le thème de l’empathie ont porté sur la façon dont le fait de ressentir ce que les autres ressentent permet aux gens d’avoir une variété d’expériences émotionnelles. Le philosophe Adam Smith a suggéré que l’empathie nous permet d’expérimenter des choses que nous ne pourrions jamais ressentir pleinement autrement.
Il peut s’agir de ressentir de l’empathie à la fois pour des personnes réelles et pour des personnages imaginaires. L’empathie pour des personnages fictifs, par exemple, permet aux gens de vivre une gamme d’expériences émotionnelles qui seraient autrement impossibles.
Explications prosociales
Le sociologue Herbert Spencer a proposé que l’empathie ait une fonction adaptative et contribue à la survie de l’espèce. L’empathie conduit à un comportement d’aide, qui profite aux relations sociales. Les êtres humains sont des créatures naturellement sociales. Les choses qui favorisent nos relations avec d’autres personnes nous sont également bénéfiques.
Lorsque les gens font preuve d’empathie, ils sont plus enclins à adopter des comportements prosociaux qui profitent à d’autres personnes. L’altruisme et l’héroïsme sont également liés au sentiment d’empathie envers les autres.
Conseils pour pratiquer l’empathie
Heureusement, l’empathie est une compétence que vous pouvez apprendre et renforcer. Si vous souhaitez développer vos compétences en matière d’empathie, vous pouvez prendre certaines mesures:
- Travaillez à écouter les gens sans les interrompre
- Prêtez attention au langage corporel et à d’autres types de communication non verbale.
- Essayez de comprendre les gens, même si vous n’êtes pas d’accord avec eux.
- Posez des questions aux gens pour en savoir plus sur eux et sur leur vie.
- Imaginez-vous à la place d’une autre personne
- Renforcez vos liens avec les autres pour en savoir plus sur ce qu’ils ressentent.
- Cherchez à identifier les préjugés que vous pouvez avoir et la manière dont ils affectent votre empathie pour les autres.
- Cherchez à savoir en quoi vous êtes semblable aux autres plutôt que de vous concentrer sur les différences.
- Accepter d’être vulnérable et de s’ouvrir à ce que l’on ressent.
- Participez à de nouvelles expériences, ce qui vous permettra de mieux comprendre ce que ressentent les autres dans la même situation.
- S’impliquer dans des organisations qui militent en faveur du changement social.
- Comment développer l’empathie dans vos relations
Un mot de MentorShow
Si certains manquent d’empathie, la plupart des gens sont capables d’éprouver de l’empathie pour les autres dans diverses situations. Cette capacité à voir les choses du point de vue d’une autre personne et à comprendre ses émotions joue un rôle important dans notre vie sociale. L’empathie nous permet de comprendre les autres et, bien souvent, nous pousse à agir pour soulager la souffrance d’une autre personne.