Vous avez du mal à exprimer vos idées au travail, même si vous le souhaitez ? Vous n’êtes pas seul. Ce qu’il faut retenir, c’est que votre manque de confiance n’est pas un défaut inhérent et que ces limites ne doivent pas vous définir. La confiance en soi s’apprend et se pratique.
Il y a quelques jours, j’étais assis en face d’une cliente – appelons-la Élodie – alors qu’elle partageait une expérience professionnelle très commune. Lors d’une récente réunion d’équipe, Élodie et ses collègues avaient réfléchi à des décisions stratégiques. Élodie n’était cependant pas entièrement d’accord avec les résultats et avait un point de vue différent de celui de ses collègues. Elle a quitté la réunion découragée.
Lorsque je lui ai demandé ce qui s’était passé lorsqu’elle avait exprimé ses préoccupations, elle a murmuré : « En fait, je n’ai rien dit ».
Élodie a expliqué qu’elle avait voulu partager son opinion, mais qu’elle s’était remise en question et avait gardé le silence. Elle craignait que son opinion ne soit perçue comme trop contradictoire et qu’elle ne fasse dérailler la conversation. Elle avait également l’impression que son point de vue n’était pas très important.
Mais voilà : Élodie n’était pas une nouvelle employée. Elle pouvait compter sur cinq années d’expérience professionnelle.
Pourquoi était-elle inquiète à l’idée de partager son point de vue ?
En poursuivant la discussion, nous avons réalisé qu’Élodie ressentait la même chose dans d’autres situations. J’ai entendu des exemples où elle évitait les projecteurs dans les grandes réunions, minimisait ses réussites et nuançait ses opinions par des déclarations telles que « Je peux me tromper, mais c’est ce que je pense… ».
La tendance d’Élodie à éviter les projecteurs n’était pas un problème d’expertise, mais de confiance en soi. En restant silencieuse, elle manquait des occasions de résoudre des problèmes, d’influencer des décisions importantes et de renforcer sa crédibilité.
Pourquoi hésitons-nous à nous exprimer avec confiance ?
Élodie n’est pas la seule à se battre. Nous sommes nombreux à ressentir de l’insécurité au travail, même lorsque nous avons une grande valeur ajoutée à apporter.
Les études montrent que de nombreuses personnes, en particulier les femmes, ont du mal à avoir confiance en elles au début de leur carrière. En fait, une série d’enquêtes récentes indiquent que les femmes sont moins susceptibles de se promouvoir elles-mêmes que les hommes. Les femmes sont donc souvent désavantagées, car elles ont moins de chances d’être embauchées ou de se voir proposer un salaire compétitif.
Le manque de confiance en soi peut être naturel lorsque l’on est nouveau dans un poste ou que l’on manque d’expérience dans une situation à fort enjeu. Mais dans d’autres cas, comme celui d’Élodie, le manque de confiance peut résulter de plusieurs facteurs. Il peut résulter de messages reçus dans la petite enfance, d’un manque de représentation dans votre entreprise ou dans les médias, de votre personnalité, d’expériences antérieures ou d’autres causes.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le manque de confiance n’est pas un défaut inhérent et qu’il ne doit pas vous définir. La confiance en soi s’apprend et se pratique. Cela commence par une meilleure connaissance de soi, un changement d’état d’esprit et l’apprentissage d’une pleine conscience de soi au travail – ou partout ailleurs.
Sur la base de mon expérience en tant que coach en leadership et consultant en talents, je présente une approche en deux étapes pour vous aider à développer votre confiance en soi. Dans un premier temps, vous explorerez la perspective unique que vous apportez au monde pour comprendre comment vous pouvez apporter une valeur ajoutée comme personne d’autre ne peut le faire. Dans la deuxième étape, vous trouverez des activités faciles qui vous aideront à vous entraîner à vous sentir et à agir avec plus d’assurance, afin que cela devienne votre comportement par défaut à l’avenir.
Étape 1 : Se connecter à soi-même
Ce qu’Élodie – et la plupart d’entre nous – ne réalisent pas, c’est qu’il n’y a pas qu’une seule façon d’être. Ce qui peut sembler « normal » ou évident pour vous peut en fait être quelque chose de nouveau pour une autre personne.
Permettez-moi de vous donner un exemple. Au début de ma carrière, je faisais partie d’une équipe qui avait du mal à bien communiquer. Nous avions tous des opinions bien arrêtées sur la façon de faire les choses et cela jouait souvent en notre défaveur. C’est alors qu’un jeune collègue, qui avait une formation théâtrale, nous a parlé d’une technique d’improvisation appelée « oui et …. ».
L’idée derrière cette approche est de construire à partir d’une idée existante, au lieu de la nier. Lorsque quelqu’un fait une suggestion, au lieu de dire « Oui, mais je pense que XYZ… », vous pouvez développer ce qu’il dit en répondant « Oui, et je pense aussi XYZ …. » Cette approche nous a permis de dégager un consensus au fil du temps, d’obtenir les résultats escomptés et de devenir de meilleurs collègues. Si ce collègue n’avait pas partagé son expérience théâtrale, nous aurions probablement continué à nous battre en tant qu’équipe.
Nous sommes tous uniques. Nous avons tous quelque chose de précieux à partager. Il suffit d’y croire. La première étape pour y parvenir est de faire une pause et de réfléchir à tout ce qui fait de vous ce que vous êtes. Qu’est-ce qui vous rend spécial ?
Pendant notre séance, Élodie a fait un exercice que j’ai appelé « Trouvez ce qui vous rend unique ». Elle a réfléchi aux antécédents, aux expériences et aux traits de caractère qui ont façonné son point de vue unique.
Élodie est une stratège en relations publiques de 26 ans. Elle a grandi dans un foyer urbain et a été élevée par une mère célibataire. Elle est bilingue et a eu l’occasion de voyager beaucoup, y compris à l’étranger. Elle aime le basket-ball et le street art. Elle aime explorer les nouvelles technologies, passe du temps sur les médias sociaux et espère rendre le monde meilleur.
C’est vraiment cool, non ?
Lors de la réunion d’équipe mentionnée plus haut, Élodie et ses collègues discutaient des moyens d’entrer en contact avec un public plus jeune et plus au fait des nouvelles technologies. Pour cette discussion, elle était en fait l’une des personnes les plus qualifiées dans la salle.
Lisez les questions de l’exercice « Trouvez ce qui vous est propre » ci-dessous pour réfléchir à vos propres expériences de vie, à la fois merveilleuses et désordonnées, et pour commencer à apprécier la valeur que vous apportez. Votre singularité fait que votre voix vaut la peine d’être entendue.
Étape 2 : Se concentrer sur le développement de comportements confiants
L’étape 1 vous a permis de vous réchauffer et de réfléchir à qui vous êtes et à ce qui vous distingue. C’est un bon début, mais pour gagner en confiance, il faut aussi changer ses comportements.
L’équipe d’Élodie a prévu de se réunir à nouveau quelques semaines plus tard pour faire le suivi de la discussion précédente. Élodie voulait prendre la parole et devait préparer sa nouvelle approche. Pour la préparer, nous avons discuté de quelques principes pour développer la confiance en soi.
Commencez modestement.
La confiance en soi ne consiste pas à être effronté, argumentatif, agressif ou à s’excuser. Il ne s’agit pas non plus de se transformer en une toute nouvelle personne. Il s’agit plutôt de s’affirmer d’une manière qui vous met à l’aise.
Élodie, par exemple, entretenait de bonnes relations avec ses collègues et se sentait à l’aise en tête-à-tête et en petits groupes. Elle souhaitait renforcer sa confiance en prenant la parole lors de réunions d’équipe plus importantes. Elle avait l’habitude d’éteindre sa vidéo pendant les appels ou de se taire. Après notre discussion, Élodie a commencé à allumer sa caméra pendant les appels pour être plus à l’aise avec le fait d’être vue, à se connecter quelques minutes avant la réunion pour échanger quelques plaisanteries avec son équipe, à sourire et à hocher la tête, et à utiliser la fonction de chat pour partager ses pensées spontanées.
Cette nouvelle approche a été un changement progressif qui lui a permis d’établir des liens plus étroits avec tous ses collègues. Ces petits gestes l’ont aidée à mieux connaître ses collègues, à instaurer un climat de confiance et lui ont donné la confiance nécessaire pour s’exprimer sans avoir peur.
S’entraîner délibérément.
Pour Élodie, s’exprimer avec plus d’assurance consistait notamment à apprendre à supprimer les qualificatifs de ses phrases afin de paraître plus sûre d’elle et plus soignée.
Elle a passé plusieurs semaines à observer les qualificatifs qu’elle utilisait habituellement. Elle avait l’habitude de dire des choses comme « Je ne sais pas si cela a un sens… » et « Je ne suis pas vraiment sûre que ce soit correct …. »
Peu à peu, elle a cessé d’utiliser ces qualificatifs et les a remplacés par une reformulation de l’idée qu’elle commentait. Au début, elle s’est sentie mal à l’aise. Il a fallu quelques semaines à Élodie pour s’améliorer et passer à des déclarations plus directes telles que « J’aimerais ajouter quelque chose à cette idée… » et « J’ai réfléchi à une nouvelle stratégie à …. »
Commencez par vous entraîner dans des environnements peu exigeants et sûrs. Vous pouvez vous entraîner à adopter un langage corporel sûr (comme se tenir droit et maintenir le contact visuel) devant un miroir, seul, ou essayer d’exprimer vos opinions plus fermement avec un groupe d’amis. Élodie, par exemple, avait un collègue de travail qui l’aidait en lui faisant un signe chaque fois qu’elle utilisait un qualificatif au cours d’une réunion.
Après quelques semaines de pratique délibérée, Élodie était prête pour sa prochaine réunion. Elle a fait part de son point de vue et de ses idées en toute confiance. Contrairement à son appréhension, les collègues d’Élodie ont apprécié ses idées réfléchies et les ont prises en compte lors de la prise de décision finale.
Soyez patient.
Sachez qu’il faut du temps et de la pratique pour acquérir un nouvel état d’esprit et des comportements confiants, mais une fois que vous vous engagez à faire des changements, vous pouvez vous améliorer. N’oubliez pas non plus que vous devrez modifier votre approche au fur et à mesure que vous vous entraînerez et que vous découvrirez ce qui fonctionne pour vous. Avec le temps, vos nouveaux comportements deviendront plus naturels et vous les adopterez sans y penser.
N’essayez pas de changer du jour au lendemain. Réfléchissez à la manière dont vous modifiez votre comportement au travail et au moment où vous le faites. Les collègues peuvent s’inquiéter (ou parfois se montrer hargneux) s’ils vous voient essayer une nouvelle approche – ils vous ont déjà mis dans une certaine case et vous êtes en train de changer.
Votre voix est importante. Elle mérite d’être entendue. Mais vous devez adopter des comportements confiants pour commencer à y croire.
