Le pica est l’un des nombreux troubles du comportement alimentaire qui se traduit par une préférence pour des aliments qui n’ont aucune valeur nutritionnelle pour le corps humain. Ce trouble se manifeste le plus souvent chez les femmes et les jeunes enfants.
Les femmes enceintes peuvent être particulièrement sujettes à ce trouble, qui affecte également les personnes ayant des difficultés d’apprentissage telles que l’autisme.
Ce trouble est mentionné dans le DSM-IV et est classé parmi les troubles de la santé mentale.
Substances consommées par les patients atteints de pica
Le pica tire son nom du mot latin signifiant « pie ». Les objets consommés par les personnes atteintes peuvent varier considérablement, allant du papier, de la craie, de l’argile et des détergents, aux plantes, à la terre, aux cheveux, aux insectes et au bois.
Les différentes préférences alimentaires ont reçu des noms spécifiques pour les décrire.
Par exemple, la xylophagie désigne un sous-type de la maladie dans lequel les personnes affectées aiment manger du bois. La trichophagie décrit une préférence pour les cheveux ou la laine, et la géophagie se réfère à une préférence pour la terre ou l’argile.
Causes du pica
Les personnes souffrant de pica peuvent être classées dans plusieurs catégories. Ce trouble est très fréquent chez les très jeunes enfants, qui l’abandonnent souvent au fur et à mesure qu’ils apprennent à connaître les types d’aliments généralement acceptés.
La grossesse peut également entraîner des changements chez les femmes, qui sont alors enclines à avoir envie d’aliments qu’elles ne mangeraient pas en temps normal. Il existe aussi parfois un lien avec de faibles niveaux de minéraux dans le corps d’une personne qui l’attirent vers un aliment particulier.
Par exemple, une personne souffrant d’une carence en fer peut rechercher des produits contenant du fer pour compenser.
Les troubles psychiatriques tels que les troubles obsessionnels compulsifs ou la schizophrénie peuvent également rendre une personne susceptible de manger des produits qui ne sont pas bénéfiques sur le plan nutritionnel.
Parfois, la préférence peut résulter d’une pratique culturelle ou religieuse. Par exemple, certaines communautés aux États-Unis et en Afrique sont connues pour manger de l’argile.
Existe-t-il un lien entre le syndrome de Pica et l’anorexie ?
Contrairement à l’anorexie, les personnes atteintes de Pica ne cherchent pas à perdre du poids, mais plutôt à satisfaire leur désir incontrôlable de manger des substances non alimentaires.
Les comportements de manger la nuit peuvent être courants chez les personnes atteintes de Pica, ce qui peut entraîner des complications médicales graves telles que des troubles gastro-intestinaux, des infections et des empoisonnements.
Quelle est la fréquence du pica ?
Bien qu’il soit difficile de déterminer avec précision le nombre de personnes touchées par le pica, on estime qu’environ 8 à 65 % de la population est touchée par cette maladie à un moment ou à un autre de sa vie.
Ce pourcentage peut être plus élevé dans certaines populations qui, par exemple, valorisent culturellement la consommation de substances telles que l’argile.
Symptômes et risques pour la santé
La consommation d’aliments sans valeur nutritive peut être dangereuse. En mangeant de la terre et de l’argile, la personne peut attraper involontairement un parasite ou s’exposer à des matières fécales ou à d’autres impuretés.
Il y a aussi le risque qu’une substance tranchante rompe un organe interne en descendant dans la gorge. Les dents peuvent également être endommagées par la mastication de substances dures qui ne sont pas destinées à être mangées.
Comment traiter le pica ?
Le traitement du Syndrome de Pica dépend de la cause sous-jacente et de la gravité du trouble. Dans la plupart des cas, une approche multidisciplinaire est nécessaire, impliquant une équipe de professionnels de la santé tels que des psychiatres, des nutritionnistes et des thérapeutes comportementaux.
Le traitement peut inclure des interventions comportementales, telles que la thérapie cognitivo-comportementale, qui aide à identifier et à modifier les comportements compulsifs de manger des substances non-alimentaires.
En outre, le traitement peut impliquer des suppléments nutritionnels pour traiter les carences en nutriments, des médicaments pour gérer les symptômes psychiatriques sous-jacents, ainsi que des mesures de prévention pour éviter l’exposition à des substances dangereuses.
Si la personne souffre d’une carence en minéraux, par exemple, les professionnels de la santé peuvent proposer un traitement qui modifie le régime alimentaire afin d’éliminer la carence. Cette approche a permis de guérir le pica chez certaines personnes.
Dans certains cas graves, une intervention médicale d’urgence peut être nécessaire pour traiter les complications liées à l’ingestion de substances non alimentaires.
